Vierge à l’enfant avec saint Benoît et saint François par Avanzino Nucci

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Avanzino Nucci

Gualdo Tadino, 1551– Rome, 1629

Vierge à l’enfant avec saint Benoît et saint François

Pierre noire, plume, encre brune, lavis brun avec rehauts de gouache blanche sur papier bleu.

321 x 250 mm – 12 5/8 x 9 13/16 in.

Provenance – Marquis C. de Valori (Lugt 2500) ; Paris, vente Étude Thierry de Maigret, 25 mars 2015, lot n° 85 ; Paris, galerie Nathalie Motte Masselink, 2019 ; Collection privée.

 

Originaire de Gualdo Tadino, près de Pérouse, Avanzino Nucci se rend, dès son plus jeune âge, à Rome pour y accomplir son apprentissage auprès de Niccolò Circignani dit Il Pomarancio. Entre 1595 et 1599, il séjourne à Naples où il peint, en 1596, un cycle de fresques illustrant l’histoire de l’ordre des Chartreux pour le monastère de San Martino et participe, en 1598, avec Belisario Corenzio au décor de la sacristie de la Basilique della Santissima Annunziata Maggiore. De retour à Rome, Nucci réalise de nombreuses commandes de retables et de fresques notamment pour les églises Santa Maria in Aracoeli, San Silvestro al Quirinale, Sant’Agostino et San Giuseppe dei Falegnami.

 

Philippe Pouncey a contribué à la redécouverte de l’œuvre graphique d’Avanzino Nucci en lui restituant un ensemble d’une cinquantaine de dessins anciennement regroupés sous le nom provisoire de « Pseudo Bernardo Castello »[1]. L’artiste privilégie l’utilisation de la plume et de l’encre brune avec lavis brun rehaussé de gouache blanche sur des papiers bleutés ou gris-vert (cf. exemples conservés au Louvre : Sainte Lucie[2], Énée se présentant aux enfers[3], Apparition de la Vierge à l’Enfant à saint Charles Borromée et sainte Marthe[4] et au Metropolitan Museum de New York : Le Mariage mystique de sainte Catherine d’Alexandrie[5]).

 

Fig.1

Notre feuille représentant une Sainte Conversation comporte des éléments typiques de la manière de dessiner de Nucci : les drapés dévoilant les volumes sculpturaux des corps, les mains aux longs doigts, les contours épais, le liseré cernant les tissus et l’usage de hachures serrées dans les parties en creux -pour créer l’espace de la niche derrière la Vierge-. Nous pouvons, notamment, la rapprocher de Sainte Lucie et sainte Agathe agenouillée devant la Vierge à l’Enfant[6] (Fig. 1) par la posture de la Vierge, son doux visage baissé dont le regard se porte à droite et l’encolure de sa robe boutonnée.

 

 

 

 

 

 

Constat d’état – Petites piqûres et petites taches sur l’ensemble de la feuille

 

[1] Grâce à un dessin représentant une Étude d’homme agenouillé (conservé au Kupferstichkabinett, Staatliche Museen zu Berlin, inv. KdZ15505) qu’il a rapproché du tableau Saint Silvestre baptisant l’empereur Constantin (conservé dans l’église San Silvestro al Quirinale à Rome).

[2] Musée du Louvre, inv. 4502.

[3] Musée du Louvre, inv. 4513.

[4] Musée du Louvre, inv. 1061. Cf. Roman Drawings of the Sixteenth Century from the Musée du Louvre, Paris, The Art Institute of Chicago, 4 octobre 1979 – 6 janvier 1980, notice n° 34.

[5] The Metropolitan Museum of Art, New York, inv. 1971.221.2.

[6] Musée du Louvre, inv. 10059. Cf.  Dessins du XVIe au XVIIIe siècle : LXVIe exposition du Cabinet des dessins, Musée du Louvre, Paris, 9 juin au 18 septembre 1978, notice 71.