Trois études pour le décor du grand escalier de l’Opéra de Paris par Isidore Pils

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Isidore Pils

Paris 1815 – Douarnenez 1875

Trois études pour le décor du grand escalier de l’Opéra de Paris ; une main tenant un bâton, un pied gauche et des jambes croisées

Sanguine, pierre noire et craie blanche sur papier beige.

Inscrit en bas à droite à la sanguine Opéra. Au verso, annotation postérieure caisson est du grand escalier. Inscrit n° 4485.

312 x 476 mm – 12 5/16 x 18 3/4 in.

 

Quand, en 1871, Charles Garnier, qui travaillait à la réalisation de l’opéra depuis 1865, confia à Isidore Pils le décor du grand escalier de l’opéra Garnier, il s’adressait à un artiste confirmé, mais plus habitué à « peindre un régiment tout entier que le torse d’une Vénus[1] ». Ce fut la dernière grande œuvre de l’artiste, qui réussit à la terminer à peine deux mois avant l’inauguration de l’opéra. Il mourut quelques mois plus tard. Ayant toujours été d’une santé chancelante, il est probable que cette dernière grande réalisation l’acheva. Malgré sa fragilité, Pils avait été un grand voyageur. Outre l’incontournable séjour romain à la villa Medicis, il avait visité la Crimée et l’Orient où il avait suivi les troupes françaises et s’était rendu en Algérie de 1863 à 1865, juste après sa nomination comme professeur de peinture à l’École des Beaux-Arts de Paris. Peintre d’histoire formé auprès de Guillaume Guillon Lethière et de François Édouard Picot, Pils s’intéressait aussi bien aux sujets religieux qu’aux sujets d’actualité, particulièrement militaires et, sous l’influence de ses voyages, à l’orientalisme. Professeur à l’École des Beaux-Arts, il eut de nombreux élèves, parmi lesquels Clairin et Renouard qui l’assistèrent justement pour le plafond du grand escalier de l’Opéra et terminèrent même son ouvrage quand Pils dut s’aliter d’épuisement.

 

Fig.1

L’escalier se révéla être le véritable point de « condensation » du projet présenté par Charles Garnier, qui a pu écrire à ce propos : « L’Opéra, c’est l’escalier, comme les Invalides, c’est le dôme, et Saint-Étienne-du-Mont, le jubé ![2] ». Polychrome, constitué des marbres les plus précieux, il est conçu comme un théâtre et destiné à un public lui-même en représentation. Ses marches épousent la courbure de la balustrade en onyx et 30 colonnes de marbre accompagnent le regard du spectateur vers le plafond décoré dans ses quatre voussures de compositions allégoriques peintes sur toiles marouflées et éclairées par la verrière d’une lanterne. Les sujets que Pils choisit d’y développer en accord avec Charles Garnier sont Le Triomphe d’Apollon, La ville de Paris recevant les plans du nouvel opéra, Minerve combattant la force brute devant l’Olympe, Le charme de la Musique.

 

Fig.2

Cette belle feuille comporte des études préparatoires aux figures du décor peint dans le grand escalier. Les jambes croisées préparent la figure de l’Amour debout à côté de Vénus dans le caisson Est représentant Minerve combattant la force brutale devant l’Olympe réuni (fig. 1). Quant au bras tenant un bâton, il semble relié à la figure de l’Amour tenant son arc dans le caisson Sud, Le Charme de la Musique (fig. 2). Parmi toutes les études reliées aux quatre décors de l’escalier, cette belle feuille d’études témoigne du graphisme vigoureux et du talent de décorateur de Pils.

[1] Charles Garnier, Le Nouvel opéra de Paris, Paris, 1878, dans Jacques Foucart et Louis-Antoine Prat, Les peintures de l’opéra de Paris de Baudry à Chagall, Paris, Arthena, 1980, p. 153

[2] op. cit. p. 147.

 

Constat d’état : Bon état général. Les quatre bords portent les traces d’un ancien montage acide mais cela n’affecte pas la lecture de l’œuvre ni la couleur du papier (Le montage bleu d’origine ne doit pas être conservé). Une minuscule tache bleue d’atelier au milieu de la feuille.

Montages

Encadrement d'origine, Lavis fait main