Personnages en contrebas du château Ruspoli à Vignanello par Pierre Lacour

SOLD

Pierre Lacour

Bordeaux 1745-1814

Personnages en contrebas du château Ruspoli à Vignanello

Pierre noire.

Signé à la plume et encre brune en bas à gauche A. Lacour 82.

Annoté à la pierre noire en haut à gauche a vignailla.

Assemblage de trois pièces de papier (260 x 193 mm – 10 1/4 x 7 5/8 in.) contrecollé sur une feuille (270 x 222 mm – 10 5/8 x 8 3/4 in.)

 

Formé à Bordeaux dans l’atelier d’un graveur en médailles et pierre fines, Pierre Lacour y rencontre Jean-Joseph Taillasson. Tous deux vont à Paris perfectionner leurs études et entrent, en juin 1764, dans l’atelier du peintre Joseph Marie Vien alors très en vogue. Admis à concourir aux grands prix de l’Académie royale de peinture et de sculpture trois années de suite, Lacour parvient à remporter le second prix en 1769, qui ne lui permet malheureusement pas de partir à Rome.  Il réussit à obtenir des commandes telles que la réalisation des figures dans les décors du Théâtre Favart que lui confie le décorateur Deleuze et le tableau du chœur de la cathédrale de Lisieux et peut, l’année suivante, s’offrir le voyage en Italie. Durant son voyage, il tient un journal dans lequel il relate ses visites et ses impressions. De Rome, il envoie des œuvres à l’Académie de Bordeaux qui décide de l’admettre à présenter son morceau de réception.

De retour à Bordeaux, il rencontre assez vite le succès auprès de la bonne société bordelaise. François Armand de Saige, avocat général au parlement de Bordeaux et futur maire de Bordeaux, lui commande 8 grands tableaux d’histoire pour la décoration de la galerie de son hôtel (aujourd’hui la préfecture). Pierre-Paul Nairac, armateur et raffineur, lui commande un portrait destiné à prendre place dans son nouvel hôtel particulier construit par Victor Louis. En 1775 Lacour présente son morceau de réception à l’Académie qui le reçoit comme artiste et comme amateur. Il y fera carrière jusqu’à sa destruction et créera même l’École de dessin. Les commandes s’enchaînent et Lacour réussit à mener une carrière pleine de succès alors même qu’éclate la Révolution. Il sera, après cette période troublée, à l’origine de la création du musée des Beaux-arts en 1801, à partir du premier fonds de la collection issue de l’ancienne académie et des envois de l’État.

Ce dessin est issu d’un ensemble réapparu sur le marché il y a quelques années, dont les feuilles portent plusieurs types d’inscriptions. On trouve parfois l’inscription P. Lacour, toujours accompagnée d’une petite phrase explicative sur la gauche, et suivie de l’abréviation pf avec une numérotation de 1 à 5. Il s’agit probablement d’un classement, pf signifiant portfolio. On trouve également l’inscription A. Lacour suivie d’un numéro qui pourrait quant à elle signifier que l’on est en face d’œuvres d’Antoine Lacour. Mais il pourrait également s’agir d’œuvres de son père qui lui aurait été données lors d’un partage, ou qui lui étaient peut-être seulement destinées puisqu’elles n’ont finalement pas été séparées du reste du groupe.

La graphie caractéristique de l’inscription a vignallia semble revenir à l’auteur du dessin, qui veut noter le souvenir du lieu dessiné, parfois avec des fautes comme c’est le cas ici. L’apparition de cette inscription indifféremment sur des feuilles qui portent l’inscription p. Lacour ou A. Lacour indique probablement que les feuilles doivent en réalité toutes être rendues au même auteur, très probablement Pierre Lacour le père.

 

Rapport d’état : La feuille a été agrandie d’une bande en bas (28 x 193 mm) et d’une bande à gauche (27 x 230 mm). Ces ajouts, voulus par l’artiste, sont visibles sur la photographie. Manques infimes dans les coins supérieur et inférieur droit. Quelques petites taches d’atelier sur la feuille mais qui n’affectent pas la lecture du dessin.

La feuille est collée aux quatre coins et – partiellement sur les bords droit et gauche – à une feuille irrégulière plus récente.

Un décollage de ce montage permettrait de découvrir un dessin au verso représentant une femme en pied drapée, visible en transparence.

Propositions d'encadrements

Pas de cadre, Cadre Louis XVI plat Or (4cm), Cadre Louis XVI plat Noir et Or (4cm), Cadre plat (4cm) teinté ébène, Cadre inversé (3,3 cm) teinté ébène, Cadre Louis XVI or (3cm)