Emma Duthoit ou Sirot-Duthoit (La Madeleine, 1879 – après 1936 ?)
Samson massacrant les Philistins d’après une sculpture du musée de Douai
Fusain sur papier marouflé sur toile.
Signé en bas à gauche à l’encre noire : Emma Duthuit/ Juillet 1901.
Au verso, ancienne étiquette avec la mention suivante : Dessin à la sanguine par Mme EMMA SIROT-DUTHOIT/ Sanson massacrant les Philistins d’après la terre cuite de Jean de Bologne du musée de Douai/1901.
900 x 850 mm – 35 7/16 x 33 7/16 in. (1065 x 940 mm – 41 15/16 x 37 1/64 in. avec le cadre en bois).
Née en 1879 à La Madeleine, près de Lille, Emma Duthoit est une artiste peintre qui enseigne son art dans les écoles normales, collèges et lycées. En 1904, elle épouse Henri Sirot (1868-1951), architecte et peintre de Douai qui fut l’élève d’Émile Dusart à l’école d’architecture aux Académies de Valenciennes et qui étudia à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Après son mariage, elle signe ses œuvres Emma Sirot du nom de son époux. Ensemble, ils exposent au Salon des artistes français[1] et reçoivent les Palmes académiques. Si Emma travaille principalement la peinture à l’huile mais aussi l’illustration, son mari manifeste une préférence pour l’aquarelle. Les sujets sont fréquemment communs au gré des voyages du couple : Semur-en-Auxois, Collioure, Bruges et la Bretagne où ils se rendent à plusieurs reprises (1908 et 1930). Bien évidemment, de nombreuses œuvres ont pour sujet leur ville de Douai où une nature morte d’Emma Sirot exécutée en 1906 est conservée au musée de la Chartreuse[2].
Ce dessin au fusain, de grandes dimensions, signé et daté Emma Duthoit juillet 1901, illustre une sculpture intitulée Samson massacrant les Philistins conservée au musée de la Chartreuse à Douai (inv. 934, fig. 1). Ce groupe attribué à l’artiste bolonais Giambologna (1529-1608), né à Douai, représente un épisode de l’histoire de Samson, héros biblique dont les exploits sont racontés dans le Livre des Juges. La scène représente Samson tuant, à l’aide d’une mâchoire d’âne, les Philistins qui voulaient le capturer[3].
Cette sculpture, attribuée à Giambologna dans les collections de la Chartreuse de Douai, s’inspire de deux groupes en marbre conservés au Victoria & Albert Museum à Londres : l’un créé par Giambologna Samson terrassant un Philistin en 1560-1562 et l’autre par Vincenzo Foggini Samson et les Philistins en 1749.
Constat d’état – Petite déchirure en bas au centre et quelques petites taches éparses. Oeuvre encadrée.
[1] Le chroniqueur Paul Delvaux écrivit, dans la Revue des Beaux-Arts du 1er avril 1925, au sujet du Salon de Douai : « […] le nombre de toiles n’étant pas limité, nous remarquons une quantité d’œuvres signées Sirot. Que de Sirot ! […] Il n’est pas déplaisant de voir tant de tableaux de Mme Emma Sirot, car ils sont tous bons, ce professeur possède un bien joli talent, et ce qui ne gâte rien, c’est une patriote que les Allemands trouvèrent bon d’emmener en captivité dans leur pays pendant la guerre. […] ».
[2] Cf. http://artmarines.blogspot.com/2010/11/emma-sirot-1879.html
[3] Lors d’un festin de mariage, Samson défie une trentaine de convives de résoudre une énigme et comme ils n’y parviennent pas, il les tue. Le père de la mariée, ayant mal pris la chose, reprit sa fille, ce qui ne plut pas à Samson qui brûla la récolte des Philistins. Riposte de ceux-ci qui partirent en Judée pour y capturer Samson. Mais celui-ci, disposant d’une force herculéenne, ne se laissa pas faire et « trouvant une mâchoire d’âne fraîche, il tendit la main, la saisit et en abattit mille hommes ».