Saint Pierre repentant par Domenico Maria Bonavera

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Une feuille rare, longtemps donnée à l’artiste espagnol Bocanegra à la suite d’une lecture trop rapide de la signature, retrouve son auteur et son école d’origine.

Saint Pierre repentant par Domenico Maria Bonavera.

Domenico Maria Bonavera

Bologne 1653 – 1731

Saint Pierre repentant

Signé Bonavera F. à la plume et encre brune en bas à gauche.

Montage ancien à bandes. Les numéros d’inventaire N° 124 et Ob, probablement reliés à la marque 493, inscrits sur le montage en bas à droite.

Plume et encre brune.

191 x 147 mm – 7,52 x 5,79 in.

Provenance : Sir Charles Bagot, sa marque (Lugt 493); “Conte di Bardi”, sa marque (Lugt 336); Christie’s Londres, 17 décembre 1998, lot 133; collection Barbara Piasecka Johnson; collection privée.

Bibliographie: Mistrzowie rysunku : dzieła z kolekcji Barbary Piaseckiej-Johnson, catalogue d’exposition, Varsovie, 2010.

Plusieurs fois publié avec une attribution à l’artiste espagnol, Pedro Atanasio Bocanegra, ce dessin revient en fait au graveur bolonais Domenico Maria Bonavera, neveu de Domenico Maria Canuti auprès duquel il fut formé.

En 1670, Bonavera grava les planches de la Notomia di Titiano – une paternité aujourd’hui réfutée – en s’inspirant  des illustrations de De humani corporis fabrica (Bâle, 1543) et des tabulae anatomicae sex (Venise, 1538) d’Andrea Vesalio. Il grava également d’après Guercino.

Les mains croisées, geste de supplication et de repentir, sont peut-être empruntées aux différentes interprétations du sujet par Guido Reni, dont le Saint Pierre repentant de 1635 conservé au musée de l’Ermitage de Saint Pétersbourg mais il rappelle aussi un tableau de Giuseppe Vermiglio du même sujet (marché de l’art). Dans notre dessin, Bonavera représente le saint en entier, dans un paysage, les clés jetées à ses pieds. Il s’agit probablement d’une première pensée pour la gravure qui porte la même signature et qui comporte des différences, l’artiste ayant ajouté le coq et les angelots qui tiennent la mitre et les clés dans des nuées en haut à droite. De l’idée première du dessin subsistent, bien reconnaissables, la position du saint assis vers l’arrière et la cavité rocheuse qui l’entoure avec la vue sur une ville en arrière-plan. Le dessin est d’un pathétique plus prononcé que la gravure dont la fonction officielle pour la fête de Saint Pierre apôtre obligea peut-être l’artiste à ajouter tous ses attributs et à rendre la représentation plus formelle. Ce dessin permettra peut-être d’en identifier d’autres et de mieux cerner l’identité artistique de Domenico Maria Bonavera.

Constat d’état – Très bon état. Belle fraicheur de l’encre. La feuille est collée en plein sur le montage annoté par le collectionneur Charles Bagot.