Projet de plafond octogonal par François-Joseph Bélanger

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Souvenir pompéien pour le plafond d’une demeure parisienne à la fin du XVIIIe siècle.

Projet de plafond octogonal par François-Joseph Bélanger.

François-Joseph Bélanger

Paris 1744-1818

Projet de plafond octogonal

Le motif central avec variantes entouré de jeunes femmes ailées, de putti et d’une bordure d’animaux.

Plume, encre rouge et noire, aquarelle et gouache sur traits de crayon.

300 x 450 mm – 11 13/16 x 17 3/4 in.

Numéro d’inventaire : N° 104, carton 6 et paraphe à la plume en haut à droite (selon Peter Fuhring, l’annotation et le paraphe à la plume pourraient être ceux d’un notaire qui a procédé à l’inventaire des cartons dans lesquels les dessins étaient regroupés par thèmes).

Traces de mesures au crayon en bas à gauche. Inscrit 29 au crayon en bas à gauche.

Provenance – Probablement atelier de l’artiste ; sa vente, Paris, 12 juin 1818, n° 55 à 61 (portefeuilles contenant nombre de projets et plans d’architecture).

Bibliographie – Peter Fuhring, François-Joseph Bélanger (1744-1818), Les Cahiers du Dessin Français, n° 15, Didier Aaron & Cie et Galerie de Bayser, Paris, 2006, n° 26, p. 21, ill. p. 52.

 

Architecte français, François-Joseph Bélanger s’inscrit dans le courant du renouveau classique et du goût pour l’antique à l’instar de ses confrères comme Alexandre-Théodore Brongniart ou Pierre-Adrien Pâris. Élève de l’Académie royale d’architecture, il entre comme dessinateur dans l’administration des Menus-Plaisirs du roi en 1767 et crée de nombreux décors de fêtes. Il devient ensuite premier architecte du comte d’Artois, frère du roi.

 

Ce dessin présente un projet de plafond, sans doute pour un hôtel particulier parisien, rappelant les fresques de Pompéi, Herculanum et Pozzuoli, ainsi que celles de Paestum, diffusées à partir du XVIIe siècle grâce à certains artistes italiens, notamment Pietro Santi Bartoli. Bien que Bélanger ne se rendit jamais en Italie et n’accomplit donc pas le voyage à Rome, il puisa, pour ses compositions et ses motifs ornementaux, dans les recueils de gravures et d’estampes illustrant des peintures et modèles antiques comme les publications de Giovanni Battista Piranesi et Nicolas Ponce (Descriptions des bains de Titus ou Collection des peintures trouvées dans les ruines des thermes de cet empereur, Paris, 1786) dont il possédait des exemplaires (cf. P. Fuhring, op. cit, p. 8).

 

Dans ce projet de plafond, Bélanger choisit une forme octogonale avec, au centre, une scène de sujet antique – peut-être Mars et Vénus – sur fond blanc encadré, à droite, d’un triangle avec des motifs d’arabesques sur fond jaune et, à gauche, d’une demi-cocarde rose et médaillon lapis-lazuli. Une guirlande florale, tenue par des figures féminines volantes et des putti, encercle la partie centrale. Le tout est encadré d’une large bordure à fond noir, qui présente, en alternance, des losanges à motifs de grotesque sur fond jaune et un défilé d’oiseaux, de paons, de lièvres et de chiens. La richesse des couleurs de ce projet met en évidence le goût pour le raffinement et la recherche de coloris intenses dans le décor intérieur du XVIIIe siècle à Paris. Ces motifs décoratifs se retrouvent dans plusieurs feuilles de l’artiste conservées au musée du Louvre tel que le Projet de décor de boiserie du boudoir de Mr Morel (Inv. 54442).

 

Comme tous les architectes de sa génération, Bélanger employait un grand nombre de collaborateurs tels que le sculpteur Nicolas François Daniel Lhuillier (1737-1793) et le peintre Pierre Cietty (1763‑1794) pour la conception de ses projets de décors en stuc et en peinture.

 

Constat d’état – Papier insolé de façon irrégulière (visible sur la photo) – petit manque dans l’angle supérieur gauche.