Le peintre Alphonse de Neuville dans son atelier par Marie-Désiré Bourgoin

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L’opulent atelier du peintre de scènes militaires, Alphonse de Neuville.

Le peintre Alphonse de Neuville dans son atelier par Marie-Désirée Bourgoin.

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UGS : da44 Catégorie : Étiquettes : , , , , , , , ,
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Marie-Désiré Bourgoin

Paris ? 1839 – Paris 1912

Le peintre Alphonse de Neuville dans son atelier

Signé Bourgoin en haut à droite.

Aquarelle, mine de plomb.

367 x 541 mm – 14 ½ x 21 3/8 in.

Provenance – Inscriptions au verso par un marchand anglo-saxon : Invoiced in the oil painting book/#4438/Fes am 54/# 204/Subject de Neuville’s studio/by/Bourgoin.

Même en l’absence des inscriptions qui nous renseignent sur l’identité du modèle, on ne pourrait manquer de reconnaître le peintre de scènes militaires Alphonse de Neuville (1836 – 1885) dont le visage sévère, au long nez et aux moustaches caractéristiques est connu par plusieurs photographies (notamment une photoglyptie de Ferdinand Mulnier, dont un exemplaire est conservé au Musée d’Orsay, un autre au Los Angeles County Museum of Art) mais aussi par son Autoportrait en dolman noir (Huile sur toile, à Fontainebleau chez maître Osenat, le 23/03/2014, lot 104.)

L’artiste est montré au travail, dans son atelier de la rue Brémontier, penché sur ses dessins, peu soucieux de ses croquis négligemment dispersés. Autour de lui sont répartis les accessoires, « armes de guerre, coiffures militaires et pièces d’armement », dispersés dans les deux ventes d’atelier qui suivirent le décès du peintre, le 5 et 6 mai 1886, lots 270 à 386,  puis le 25 mai 1898, lot 291. De même, on peut identifier, la  « grande table en bois sculpté,  supportée par des pilastres à gaudrons (sic), pieds à volutes, entre jambes à fruits et feuillages style Louis XIII » recouverte de tapis d’Orient qui sont également vendus avec les chaises longues (lot 289 de la vente de 1898). On reconnaît au fond de l’atelier deux œuvres célèbres du peintre ; à droite La Passerelle de Stiringaoût 1870, peinte la même année (Mairie de Stiring), et à gauche L’Attaque d’une maison barricadée à Villersexel (1875, Musée d’Orsay), toutes deux figurant dans la vente du 5 mai 1886 (lots 7 et 8). Tous les tableaux qui sont aux murs ne sont pas nécessairement de Neuville ; la vente après décès de 1898 montre que le peintre aimait les tableaux de Détaille, de Gudin, mais aussi de peintres russes comme Alexeï Petrovich Bogoljuboff (1824-1896) et Pavel Ossipovich Kovalievski (1843-1903). Il possédait d’ailleurs un paysage à l’aquarelle d’un certain Bourgoin (lot 68) qui, s’il ne s’agit pas d’Adolphe Aimé Bourgoin, pourrait être Marie Désiré.

Il existe des photographies de l’atelier d’Alphonse de Neuville faites par Auguste Giraudon ; prises après la mort du peintre, elles ne montrent pas tout à fait la même disposition, mais on retrouve certains éléments, les tableaux, bien sûr, la table, les lances et les armes. L’atmosphère de l’atelier, merveilleusement rendue par l’aquarelle, est  tout à fait fin-de-siècle et mélange la haute époque, l’orient et l’histoire antique. Il est intéressant de la comparer avec celle de l’atelier d’Édouard Detaille, l’autre grand peintre de scènes militaires de l’époque, bien plus ordonné et méthodique.

Outre sa belle qualité décorative, l’aquarelle de Marie-Désiré Bourgoin apporte un témoignage précieux sur le goût éclectique et opulent de l’époque. Il capte merveilleusement et avec une touche d’humour le peintre absorbé par le travail, lui-même vêtu d’un costume militaire. Ce talentueux aquarelliste est peu connu. Principalement paysagiste, il a aussi réalisé de beaux portraits, comme celui de Sarah Bernhardt sculptant dans son atelier et des vues d’intérieurs comme celle de la galerie Louis XII d’Adolphe de Rothschild.