Christ entouré de deux saints avec anges portant les instruments de la Passion par Philippe Sauvan

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Philippe Sauvan

Arles, 1697 – Avignon, 1792

Christ entouré de deux saints avec anges portant les instruments de la Passion

Huile sur toile marouflée sur toile. À l’origine, la toile était contrecollée sur une autre toile, au verso, illustrant le visage d’une sainte et les pattes d’un chien avec une inscription en haut à gauche : Esquisse d’un tableau de Ph. Sauvan. Le tableau appartient à M. de Forbin-Janson.

245 x 264 mm – 9 5/8 x 10 3/8 in.

Provenance : Collection Marquis de Forbin-Janson.

 

 

Né à Arles, Philippe Sauvan commence son apprentissage auprès de son père Honoré, peintre doreur. En 1714, il entre dans l’atelier de Pierre Parrocel en Avignon.  Après un séjour à Rome, il revient s’installer, en 1718, en Avignon où il s’établit définitivement. Bénéficiant de commandes de communautés religieuses et de confréries de la ville, c’est dans ce domaine de l’art religieux que son œuvre se développe le plus, accordant également une place importante aux portraits. Après la période tragique de la peste de 1720, il devient le peintre le plus en vue de la cité avignonnaise et de ses environs.

 

Cette esquisse présente Jésus-Christ assis sur des nuages tenant de sa main droite le Calice et l’Ostie et dirigeant sa main gauche vers son cœur transpercé rayonnant. Au-dessus de lui, deux anges, portant les attributs de sa passion : la couronne d’épines et la croix, l’entourent. En dessous, deux saints l’encadrent : sans doute un Dominicain et un Franciscain.

 

Cette représentation illustre la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, symbole de sa miséricorde et de son amour pour les hommes, qui trouve ses fondements dans l’Évangile de Jean et sera développé, à partir du XVIIe siècle, sous l’impulsion de saint Jean Eudes[1].  Lors du fléau de la peste qui sévit à Marseille et ses alentours, entre 1720 et 1722, l’adoration au cœur de Jésus-Christ se répandit dans tout le royaume, à la suite des processions organisées par Mgr de Belsunce[2] qui consacra la ville de Marseille au Sacré-Cœur[3]. Les villes avoisinantes comme Toulon, Aix, Arles et Avignon se dévouèrent à cette ferveur et les confréries se développèrent.

 

Notre esquisse est sans doute à situer dans ce courant de dévotion qui s’est répandu en Avignon. Les contours chantournés de la composition semblent indiquer que l’œuvre devait s’inscrire dans un décor -peut-être pour une chapelle d’église-.

 

Robert-Dumesnil répertorie une gravure[4] de Philippe Sauvan traitant de ce sujet et, exécutée par son élève Jean-Joseph Balechou (Arles, 1715 – Avignon, 1764), une estampe, L’Adoration du Sacré Cœur de Jésus[5], d’après une œuvre de son maître.

 

Un tableau, Jésuites en adoration devant les Sacrés-Cœurs de Jésus et Marie, attribué à Philippe Sauvan, reprend cette thématique.

 

 

Constat d’état – La toile est rentoilée. La matière picturale présente un bon état général.

Examen à la lampe U.V. : une ancienne déchirure verticale au niveau du bras droit du Christ est visible. Un petit manque de matière sur le bord gauche au centre (visible sur la photographie). Le tableau est un peu sale et mériterait un dépoussiérage.

 

 

[1] Les représentations du Cœur de Jésus apparaissent au XVIIe siècle à partir des enseignements de saint Jean Eudes, qui en fit célébrer la fête pour la première fois en 1672. À la même époque, à Paray-le-Monial, dans son monastère de la Visitation, sainte Marguerite-Marie Alacoque bénéficia des apparitions de Jésus lui montrant son cœur (1673/1675).

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Fran%C3%A7ois-Xavier_de_Belsunce_de_Castelmoron#cite_note-3

[3] Tableau ex-voto, Invocation du Sacré-Cœur pour la cessation de la peste à Marseille, église paroissiale Le Puech.

[4] Alexandre-Pierre-François Robert-Dumesnil, Le peintre-graveur français ou catalogue raisonné des estampes gravées par les peintres et les dessinateurs de l’école française, tome 8, p. 306, n° 3 : Le sacré Cœur.

[5] Idem, p. 302-303.

Propositions d'encadrements

Pas de cadre, Cadre Louis XVI plat Or (4cm), Cadre Louis XVI plat Noir et Or (4cm), Cadre plat (4cm) teinté ébène, Cadre inversé (3,3 cm) teinté ébène, Cadre Louis XVI or (3cm)