Donato Creti
Crémone, 1671 – Bologne, 1749
Portrait de jeune fille ou de jeune homme
Pierre noire sur papier.
238 x 180 mm – 9 3/8 x 7 1/16 in.
Filigrane : Ancre dans un cercle surmontée d’une croix.
Après une formation auprès de son père Giuseppe Creti, peintre de Quadrature (perspectives), Donato Creti poursuit son apprentissage à Bologne auprès de Lorenzo Rapparini puis de Lorenzo Pasinelli. Dans l’atelier de ce dernier, il rencontre le jeune Pietro Ercole Fava dont le père Alessandro devient son protecteur et mécène. Travaillant durant une vingtaine d’années au palais Fava, il reçoit également des commandes pour des décors de palais comme le Palazzo Pepoli Campogrande à Bologne ou le palais de la famille des Comtes de Novellara. En 1709, Donato Creti apparaît parmi les fondateurs de l’Accademia Clementina ou l’Académie des Beaux-Arts de Bologne, dont il devient le directeur en 1712.
L’importance du dessin pour Donato Creti est très vite signalée par ses contemporains. Le biographe Giampietro Zanotti notifie, dès 1739, dans son ouvrage Storia dell’Accademia Clementina qu’il dessinait à la plume, sans ébauche sous-jacente à la pierre noire, sur des feuilles, les couvrant de paysages ou de scènes avec de nombreux personnages [1] et qu’il aimait les offrir [2]. L’artiste Marcantonio Franceschini le salue comme un grandissimo disegnatore [3], de même le jeune peintre Crespi fait son éloge : penna molto felice [4] et précise qu’il ne se passait pas un jour sans que Creti ne dessine sur n’importe quel support : Altreo non faceva disegnare su libri, sulle carte, e perfino sulle tavole, e su i muri col carbone, e coll’inchiostro [5].
Donato Creti réalise, à la pierre noire sur papier gris, un portrait de jeune femme légèrement de trois quarts dont le regard est dirigé vers le bas. Ses cheveux mi-longs lâchés tombent sur les épaules. L’identité du modèle n’est pas connue mais une autre feuille (fig. 1) semble reproduire le même visage avec la chevelure relevée en chignon [6]. On retrouve le trait aigu et nerveux de l’artiste crémonais qui crée, avec une grande suavité, le modelé et le contour de ce délicat visage.
Constat d’état – Petites taches sur l’ensemble de la feuille. Deux traces parallèle sur la partie gauche du front et cheveux.
[1] Giampietro Zanotti, Storia dell’Accademia Clementina di Bologna, Dalla Volpe, Bologne, 2 vol., 1739, vol. II, p. 117-118 : “Quello che fa meraviglia si è il vederne tanti [disegni], e tanti fatti a penna, e paesi e storie di molte figure, e sapere, che senza prima averne sulla carta fatto alcun segno col lapis. Io credo, che in questo egli sia singulare, vedendo a qual bellezza e perfezione son condotti“.
[2] Idem, p. 120 : “Alcun pittore non fu mai più liberale dei suoi disegni e v’ha più d’uno, che n’ebbe in dono moltissimi“.
[3] D. C. Miller, “Donato Creti”, Burlington Magazine, CXI, 1969, pp. 25-32.
[4] Luigi Crespi, Felsina Pittrice. Vite de’Pittori bolognesi, Tomo III, che serve di Supplemento all’opera del Malvasia, Bologne, 1769, p. 259.
[5] Marco Riccomini, Donato Creti. Le opere su carta. Catalogo ragionato, Turin, 2012, p. 13 ; L. Crespi, op. cit, 1769, p. 257.
[6] Tête de jeune femme, Pierre noire et rehauts de blanc, 250 x 166 mm (Londres, vente Sotheby’s, 23 mars 1972, n° 96). Cf. Marco Riccomini, op. cit., 2012, p. 67, n° 81.5.