Jan Frans van Bloemen dit l’Orizzonte
Anvers, 1662 – Rome, 1749
Paysage animé de la campagne romaine
Huile sur toile.
380 mm x 450 mm – 14 15/16 x 17 11/16 in.
Provenance : Londres, vente Sotheby’s, 5 juillet 2007, lot 223 ; Vienne, vente Dorotheum, 18 avril 2012, lot 544 ; collection privée.
D’origine flamande, Jan Frans van Bloemen se forme auprès de son frère aîné, Pieter, et d’Anton Goubau. Il voyage, à partir de 1684, en compagnie de son frère, en France puis en Italie. Arrivé à Rome en 1686, il intègre la communauté des artistes nordiques de la via Margutta, s’installe dans l’ancien atelier de Claude Gellée et se lie avec le “védutiste” Gaspar van Wittel. Toute sa carrière se déroule en Italie, plus particulièrement à Rome qu’il ne quittera qu’à l’occasion d’un séjour à Naples et en Sicile. Ses paysages “arcadiens” sont particulièrement appréciés par les voyageurs étrangers et par l’aristocratie locale. La délicatesse de ses horizons sans fin lui vaut le surnom d’Orizzonte.
Sans souci d’exactitude topographique, Jan Frans van Bloemen représente un paysage dans la campagne romaine avec peut-être au loin les monts Albains. La forteresse ou l’abbaye, située à gauche sur une colline, est certainement recomposée à partir de bâtiments admirés lors de ses promenades aux alentours de Rome. Il structure et étage en plans successifs ses compositions en plaçant, au premier plan, un ou plusieurs arbres qui viennent rompre la perspective horizontale afin de renforcer l’effet de profondeur. Les personnages, assis au milieu du paysage, ne servent pas à figurer un épisode mythologique ou religieux mais constituent uniquement des figurants dont le dessein est d’animer la composition de touches de couleurs vives -le rouge du drapé de l’homme à droite, et le bleu du vêtement de la femme à gauche- et de conférer à la scène une atmosphère idyllique. Le fait de représenter les deux protagonistes, l’un en face de l’autre, en train de converser, est un élément couramment utilisé par le peintre.
L’attribution de notre toile a été confirmée par le professeur Giancarlo Sestieri qui la date de la fin de la carrière de l’artiste[1]. La composition du paysage, avec en arrière-plan les collines et monuments de la campagne romaine, est à rapprocher d’autres œuvres de van Bloemen : de la collection Amenta[2], de la collection Malvezzi[3], d’une collection romaine[4] (fig. 1-2) et de l’Alte Pinakothek de Munich (inv. 2826).
Constat d’état – La toile a été rentoilée anciennement.
Examen à la lampe U.V. : quelques infimes retouches dans le ciel et dans la végétation. La couche picturale est en très bon état de conservation.
[1] Certificat daté du 20 septembre 2007.
[2] Andrea Busiri Vici, Jan Frans von Bloemen Orizzonte e l’origine del paesaggismo settecentesco, Milano, 1974, n° 42-43.
[3] Andrea Busiri Vici, op. cit., n° 115-116.
[4] Andrea Busiri Vici, op. cit., n° 103-104. Paire d’huiles sur toile. H. 36,7 cm ; L. 45 cm. Rome, collection privée.