Ecole allemande du XVIIIe siècle, Nicolas Faas ?
D’après Gérard de Lairesse
(Liège, 1641-Amsterdam, 1711)[1]
Mercure présentant la tête d’Argus à Junon
203 x 253 mm – 7 15/16 x 9 15/16 in.
Encre et lavis d’encre bleue
Encadrement au crayon avec inscription en bas au milieu « N : Faas » et daté en bas à droite « 1749 ».
Provenance :
- Munich, Karl & Faber, 8 novembre 2013, n° 356.
Bibliographie :
- Franz Reitinger, Die Blaue Epoche. Reduktive Farbigkeit im Rokoko, Lukas Verlag, Berlin, 2016, p. 250, cite dans la note 76.
Ce dessin représente le dieu Mercure, agenouillé, présentant à la déesse Junon la tête du géant Argus. Cette illustration reprend l’épisode de Mercure et Argus tiré des Métamorphoses d’Ovide (livre I, 668-688 ; 713-723) : Junon, envahie de jalousie avait chargé le géant Argus aux cent yeux de veiller sur Io, jeune prêtresse, que son mari Jupiter avait séduite et transformée en génisse. Jupiter ordonna à son fils Mercure de tuer Argus pour délivrer Io. Celui-ci le charma avec sa flûte et lui trancha la tête. Junon recueillit les cent yeux d’Argus qu’elle plaça « sur les plumes de l’oiseau qui lui est consacré, ils brillent en étoiles, sur sa queue épandue »[2].
Les protagonistes de cette scène mythologique sont remarquablement exécutés, tant Mercure agenouillé, que Junon accompagnée de son animal préféré, en train de contempler la tête tranchée d’Argus. Un grand réalisme se dégage de cette scène d’une réalisation particulièrement soignée. Ce dessin reprend une gravure (fig. 1)[3] de Nicolaes Visscher II (1649-1702) d’après un dessin de Gérard de Lairesse (1641-1711) pour une série réalisée sur l’histoire de Mercure et Argus.
Le nom N : Faas inscrit sur le montage ne nous permet pas de rattacher ce dessin à l’œuvre d’un artiste répertorié. Nous proposons d’attribuer cette feuille, en raison du style et de l’emploi de lavis d’encre bleue, à l’école allemande du XVIIIe siècle.
Constat d’état : légères piqûres.
[1] Nous remercions Dr. Nataliya Markova, conservatrice des dessins hollandais et flamands du Musée Pouchkine à Moscou, de nous avoir informé du rapprochement de ce dessin avec la gravure de Gérard de Lairesse.
[2] Métamorphoses d’Ovide (livre I, 720-723).
[3] Un exemplaire de cette gravure (10,5 x 14,6 cm) est conservé au Michael C. Carlos Museum à Atlanta (inv. 2017.036.128).