Étude de la tête de Saint Jean l’évangéliste de profil par Hippolyte Flandrin

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Hippolyte Flandrin

Lyon, 1809 – Rome, 1864

Étude de la tête de Saint Jean l’évangéliste de profil

Huile sur papier contrecollée sur toile

219 x 176 mm – 8 6/8 x 6 7/8 in.

Inscrit, en bas à droite, à la pierre noire : 1 Juin 1842.

 

Provenance : Paris, vente Laurin-Guilloux-Buffetaud, 23 mars 2001, n° 91 ; Londres, Jean Luc Baroni Ltd., 2003 ; New York, vente Sotheby’s, 26 janvier 2012, n° 222.

Bibl. : Catalogue Jean-Luc Baroni, 2003, n° 38.

 

 

 

Né à Lyon, Hippolyte Flandrin fréquente tout d’abord l’atelier de Pierre Révoil qui l’incite à parfaire sa formation à Paris. Elève de Jean-Auguste Dominique Ingres, Hippolyte Flandrin obtient le prix de Rome en 1832 avec Thésée reconnu par son père (Paris, Beaux-Arts de Paris) et se rend à la villa Médicis. Il pratique d’abord la peinture d’histoire avant de se tourner vers la peinture religieuse, jouant un rôle prépondérant dans la vaste campagne de décoration d’églises, dans la seconde moitié du XIXe siècle, notamment à Paris, Lyon et Nîmes. En 1853, il est élu membre de l’Académie des Beaux-Arts[1].

 

Notre étude à l’huile est à rapprocher du visage de profil du jeune saint Jean de la Vocation de saint Jean l’évangéliste, une des quatre peintures murales qu’Hippolyte Flandrin réalisa, entre 1839 et 1841, pour la chapelle Saint-Jean de l’église Saint-Séverin à Paris[2].

 

Cette commande, reçue en 1839, est la première œuvre monumentale d’Hippolyte. Il exécuta de très nombreux cartons préparatoires qui lui servirent à concevoir, sur les murs de la chapelle, une mise au carreau encore visible à certains endroits. L’artiste illustre quatre épisodes de la vie de saint Jean : La Cène, Saint Jean rédigeant l’Apocalypse sur l’île de Patmos, Le martyre du saint plongé dans l’eau bouillante et Sa vocation. Pour ce chantier, Hippolyte privilégie le choix d’une technique alliant la peinture à l’huile et la cire dont le rendu mat se rapproche des peintures antiques qu’il avait admirées lors de son séjour en Italie -procédé qu’il réutilisera par la suite à Saint-Germain-des-Prés et à Saint-Vincent-de-Paul-[3].

 

fig.1

Si l’annotation 1 juin 1842 située en bas à droite de notre toile est de la main de l’artiste, cela suggèrerait qu’elle ait été réalisée après l’achèvement des peintures murales inaugurées en 1841. Deux autres œuvres de l’artiste illustrant la tête de saint Jean sont également répertoriées : celle légèrement plus grande (240 x 200 mm) conservée à l’école des Beaux-Arts de Paris[4] (fig. 1) et celle de format ovale (268 x 218 mm) dans les collections du Musée Ingres Bourdelle à Montauban[5] (fig. 2).

 

Fig.2

 

L’artiste a très souvent pris pour modèles des proches -famille, amis, collaborateurs- afin de réaliser les figures de saints de ses compositions[6]. Notre tête de saint Jean ferait-elle partie des « portraits cachés » du cycle de Saint-Séverin ?

 

 

 

Constat d’état – Huile sur papier marouflée sur toile.

Examen à la lampe U.V. : vernis jaune qui empêche une bonne lecture de l’œuvre. Une ancienne pliure du papier verticale traverse la composition en haut au centre.

 

 

[1] Pour une biographie détaillée : cf. Chronologie_Freres_Flandrin.pdf (mba-lyon.fr)

[2] Hippolyte, Auguste et Paul Flandrin : une fraternité picturale au XIXe siècle, catalogue d’exposition, Paris, Musée du Luxembourg et Lyon, Musée des Beaux-Arts, 1984, p. 82-89. La chapelle Saint-Jean est actuellement en restauration.

[3] Pour une étude plus approfondie du décor monumental chez les frères Flandrin : Stéphane Paccoud, « L’atelier du décor monumental », Hippolyte, Paul, Auguste. Les Flandrin artistes et frères, catalogue d’exposition sous la direction d’Elena Marchetti et Stéphane Paccoud, Musée des Beaux-Arts de Lyon, 2021, p. 246-270.

[4] Hippolyte, Auguste et Paul Flandrin : une fraternité picturale au XIXe siècle, catalogue d’exposition, Paris, Musée du Luxembourg et Lyon, Musée des Beaux-Arts, 1984, p. 89, n° 28 : Huile sur toile ; 240 x 200 mm ; Signée en bas à droite Hte Flandrin. Inv. MU 71. Cette œuvre a été incluse à la vente posthume de Flandrin, en 1865, sous le numéro 69 : Tête de saint Jean pour le même décoration [Saint-Séverin]./ Année 1840.

[5] Inv. MI 974-3-1. Œuvre passée en vente à Paris, Hôtel Drouot, le 23 novembre 1973, n° 112. Cf. Idem, p. 89.

[6] Cf. Stéphane Paccoud, op. cit., p. 252-253.