Giuseppe Diamantini dit Il Cavaliere
Fossombrone, 1621-1705
Apollon et Daphné
Plume, encre brune et sanguine.
200 x 149 mm – 7 7/8 x 5 7/8 in.
Annoté Tiarini sur l’ancien montage.
Giuseppe Diamantini, né dans les Marches à Fossombrone, reçoit sa première formation à Bologne où il découvre et étudie l’art des Carrache. Il s’installe ensuite à Venise, où son activité est attestée à partir de 1654, et ne regagne sa ville natale qu’en 1678. De ses compositions peintes, on ne conserve que le plafond du chœur de l’église San Giovanni Crisostomo représentant Dieu le père entouré d’anges, puis l’Adoration des mages de l’église San Moïse et la Vison de saint Romuald aujourd’hui conservée au musée Correr à Venise. Il réalise plusieurs têtes de philosophes, exécutées d’une manière originale, à Vérone dans la maison Bevilacqua. Son œuvre dessiné et gravé, beaucoup mieux conservé, révèle un art proche de celui de Pietro Liberi et de Sebastiano Mazzoni. Il y montre une prédilection marquée pour les sujets allégoriques complexes et énigmatiques, en accord avec ses préoccupations littéraires.
Ce dessin représente le thème d’Apollon et Daphné, tiré des Métamorphoses d’Ovide[1] : la nymphe Daphné, fille du fleuve Ladon et de la Terre, poursuivie par les ardeurs d’Apollon, implore son père afin d’être métamorphosée en laurier. Diamantini choisit d’illustrer la fougueuse poursuite qui précède la transformation afin de mettre en évidence le mouvement baroque des figures et des drapés.
La composition où les personnages occupent entièrement la scène, quelques éléments de paysage étant rapidement esquissés à l’arrière-plan, est caractéristique des œuvres de Diamantini, notamment ses gravures exécutées vers 1650-1660.
Constat d’état – Bon état général – légères taches dans la marge.
[1] Livre I, vers 490-567 : “Le dieu éperdument épris poursuit la nymphe qui toujours le fuit. Il se montre tour à tour pressant, prévenant, enjoué, suppliant, lui révélant son identité et l’étendue de ses pouvoirs, mais en vain. La nymphe fuit de plus belle, attisant le désir du dieu de plus en plus déterminé à la saisir. (1, 490-542). Daphné, à bout de souffle, presque rejointe, supplie le dieu du fleuve Pénée, son père, de lui enlever sa beauté, cause de son malheur, et aussitôt elle est métamorphosée en laurier. Apollon étreint amoureusement l’arbuste et décide qu’il sera désormais son arbre. Ovide énumère les diverses fonctions symboliques dévolues à Rome au laurier, lié au culte d’Apollon. (1, 543-567).“