Charles Marie Bouton
Paris, 1781-1853
Vue d’une cour de monastère avec des moines
Crayon et aquarelle.
210 x 160 mm – 8 1/4 x 6 5/16 in.
Signé, à la plume et encre noire, en haut à gauche : Bouton.
Annoté, au crayon, au verso : La cour du monastère
Formé auprès des peintres paysagistes Jean-Victor Bertin et Pierre Prévost, Charles Marie Bouton se spécialisa dans les représentations de ruines et de vestiges, privilégiant les intérieurs de monuments religieux dans une verve romantique proche de François-Marius Granet. Fasciné par le patrimoine architectural en péril et le Moyen Âge, il s’intéressa comme d’autres peintres de son époque au musée des Monuments français créé par Alexandre Lenoir en 1795. Il exposa, avec succès, des vues d’intérieurs d’églises, de ruines et de monuments médiévaux au Salon, de 1810 à 1853. Il s’associa, en 1822, à Louis Daguerre pour la création du premier Diorama, dispositif présentant des peintures de grandes dimensions réalisées sur des toiles translucides animées par des jeux de lumières, procédé qui connut un grand succès auprès du public. Il publia des recueils d’intérieurs avec des gravures de ruines et d’églises (Scènes d’intérieurs, Paris 1828 chez Engelmann ; Six intérieurs, Paris 1832 chez Ardit ; Douze intérieurs, Paris 1832 chez Delpech). Il collabora également à l’élaboration de l’ouvrage Voyages pittoresques et romantiques de l’ancienne France en vingt volumes (1820-1863) du Baron Taylor, grand défenseur du Patrimoine national.
L’artiste représente, dans cette aquarelle, un porche d’architecture romane ouvrant sur la cour intérieure d’un monastère. Au fond, des moines, alignés par deux, descendent l’escalier qui rejoint une cour baignée par la lumière blanche matinale. Alors que certaines de ses œuvres font directement référence à des lieux précis, d’autres relèvent de son imaginaire avec, parfois, la réutilisation de motifs d’architectures réels. La mise en scène avec son alternance de plans lumineux et de coins sombres contribue à souligner le silence, l’introspection et la dévotion qui émanent de cette scène marquée par la vogue romantique littéraire et artistique de cette époque.
Constat d’état: très belle fraicheur.