Jean-Michel Moreau, dit Moreau le Jeune
Paris, 1741 – 1814
Le reniement de saint Pierre
Plume, encre brune et lavis brun
50 x 75 mm – 1 15/16 x 2 15/16 in.
Signé et daté en bas à droite sur les marches de l’escalier : J. M. Moreau Le jeune/ 1785
et
Simon-Pierre coupant l’oreille de Malchus et l’arrestation de Jésus-Christ
Plume, encre brune et lavis brun
50 x 75 mm – 1 15/16 x 2 15/16 in.
Provenance :
- Collection Pierre Guiraud selon catalogue de vente, Enghien le 20 novembre 1977, lot 85.
- Vente Beaussant-Lefèvre du 8 juin 2007, Paris – Lot 15.
Né à Paris en 1741, Jean-Michel Moreau est tout d’abord l’élève de Louis-Joseph Le Lorrain qu’il accompagne, en 1758, à Saint-Pétersbourg. Puis, à son retour à Paris en 1760, il suit les cours du graveur Jacques-Philippe Le Bas reproduisant les peintures de maîtres anciens et contemporains. Il fournit de nombreux dessins destinés à être gravés pour le Recueil d’antiquités du comte de Caylus et pour l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Il collabore avec plusieurs artistes dont Boucher et Gravelot pour les illustrations des Métamorphoses d’Ovide.
Ces deux dessins illustrent des épisodes tirés de la Passion du Christ, évènements qui ont précédé la mort de Jésus-Christ. Le premier dessin relate le moment où Jésus est arrêté par des soldats au Jardin des Oliviers et où Simon-Pierre coupe l’oreille de Malchus, serviteur du grand prêtre Caïphe[1]. Jean-Michel Moreau choisit de représenter au premier plan le moment décrit par l’évangéliste Jean (18 : 10) : « Simon-Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du souverain sacrificateur et lui coupa l’oreille droite » et, à l’arrière-plan, l’arrestation de Jésus. Le second dessin narre le passage où Simon-Pierre qui se trouve dans la cour du grand prêtre du temple de Jérusalem est pris à partie par une servante qui l’identifie comme un galiléen, disciple de Jésus, mais celui-ci nie à trois reprises le connaître[2]. Jean-Michel Moreau insiste sur l’attitude déterminée de la jeune femme qui avance vers l’apôtre pour l’accuser alors que celui-ci reste immobile en levant le bras en signe d’apostasie.
La date de 1785 pourrait correspondre avec le séjour qu’il fit à Rome durant six mois au cours duquel il acquit un style plus enlevé.
L’artiste a illustré des épisodes de la vie du Christ dont certains ont été gravés par Hyppolyte Pauquet (1797-1871) tels que Le Christ au Jardin des Oliviers et L’Entrée du Christ à Jérusalem.
Constat d’état – Bon état. Les deux dessins sont contrecollés sur un montage ancien.
[1] Cet épisode est relaté dans les quatre évangiles (Matthieu 26, 51-52, Marc 14,47, Luc 22,49-51 et Jean 18, 10-11).
[2] Cet épisode est également relaté dans les quatre évangiles (Matthieu 26-34 ; Marc 14-30 ; Luc 22-34 ; Jean 13, 38)