Franz Ludwig Catel
Berlin 1778 – Rome 1856
Moine chartreux absorbé par ses pensées dans les ruines du palais impérial sur le Palatin à Rome, avec vue au-delà du Monte Celio sur les monts Albains, le Monte Cavo dans le lointain
Huile sur toile.
510 x 630 mm – 20 1/16 x 24 13/16 in.
Bibliographie : Andrea Stolzenburg, Master Paintings, 2020, Jean Luc Baroni et Marty de Cambiaire, p. 72-77, n° 14.
Formé dans les académies de Berlin et de Paris, Catel est un artiste déjà relativement mûr lorsqu’il arrive à Rome à la fin de l’année 1811. Il y fréquente les Nazaréens et surtout, y découvre le plaisir de la peinture en plein air, à laquelle il se consacre intensément, laissant un grand nombre de petites études à l’huile sur carton, mais aussi de toiles de paysage. Profondément attaché à l’Italie, Catel y demeura toute sa vie, déclinant même un poste de professeur à l’Académie de Berlin ; installé piazza di Spagna à Rome avec sa seconde épouse, il tint jusqu’à sa mort une maison d’hospitalité dont les soirées furent fréquentées par de nombreux artistes, peintres et musiciens, de toutes nationalités.
Catel a traité le sujet de ce tableau dans une aquarelle signée et conservée à la Kupferstichkabinett de la Kunsthalle de Hambourg (Inv.-Nr. 22944). Assis sur des vestiges antiques, un moine médite à l’abri du soleil, sous les voûtes des ruines du Palais impérial sur le Palatin, qui s’ouvrent comme un œil sur un paysage romain baigné de lumière. À l’arrière apparaissent les monts Albains avec leur point culminant, le Monte Cavo, au second plan un ensemble de bâtiments rappelle la Villa Mattei, qui pourtant, vue depuis le Palatin, devrait être cachée par de nombreux bâtiments. C’est ainsi que, respectueux de la topographie, Catel transforme néanmoins la vue afin de recréer le paysage à sa façon.
C’est principalement dans les années 1820-1830 que Catel s’est adonné à ce genre de sujets méditatifs et monastiques qui s’inscrivent dans la veine des œuvres de son ami le peintre François Marius Granet, à Rome jusqu’en 1824. La provenance française du tableau laisse penser qu’il a pu être acheté à l’artiste par un collectionneur français ; Catel, qui en maîtrisait bien la langue, fut très proche du milieu français à Rome.
Typiquement romantique, la composition joue sur plusieurs contrastes – l’intérieur et l’extérieur, l’architecture et la nature, l’obscurité et la luminosité – pour proposer, semble-t-il, une méditation paisible sur les rapports entre le passé et le présent. C’est aussi ce que suggère la forme mi circulaire, mi ovoïde dans laquelle s’inscrit la vue lumineuse sur la campagna romana, deux formes géométriques propices à la méditation et connues pour symboliser les cycles, l’infini, la course du temps, la vie.
Rapport d’état – Sur sa toile d’origine.
Lampe U.V. : quelques infimes repeints dans l’arche de la grotte en haut à droite. Tableau en très bel état de conservation qui a conservé une belle matière.