Jean-François Thomas de Thomon
Paris 1759 – Saint-Pétersbourg 1813
Étude d’une romaine (1) ; Étude de deux romaines (2), une paire
Aquarelle sur traits gravés.
Montage et encadrement début XXe, non touchés.
- Signé par-dessus la signature gravée Thomas 218 x 166 mm. Quatre petits enfoncements dans la partie supérieure gauche.
- Signé (en gravure) Thomas à Rome 1790 et monogrammé par-dessus TT 1790. 216 x 164 mm
Architecte néoclassique français, Thomas de Thomon fut l’élève de l’architecte Julien David Le Roy, chez lequel il fréquenta Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine. Ne parvenant pas à décrocher le grand prix de l’Académie, il partit pour Rome à ses frais, en 1785, où il suivit pendant plusieurs années les cours de l’Académie de France, bénéficiant du soutien de François Guillaume Ménageot, directeur de l’Académie de 1787 à 1792, et de personnalités éminentes telles que le Cardinal de Bernis. Boris Lossky, dans ses articles sur l’artiste (« Un architecte français en Russie à l’aube du XIXe siècle », Revue des études slaves, t. LVII, fasc. 4, 1985, et « Formation artistique et première étape de la carrière de l’architecte Jean-François Thomas, dit de Thomon », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, année 1986, Paris 1988), a invalidé l’idée, répandue par l’artiste lui-même et souvent reprise dans ses biographies, selon laquelle il serait rentré en 1789 à Paris où il aurait travaillé pour le comte d’Artois avant de fuir la Révolution.
Encore documenté à Rome, en juillet 1789, par la correspondance de Ménageot, il semble qu’il décida d’émigrer directement au début de l’année 1790, et qu’il passa d’abord par Venise, puis l’Autriche, la Pologne et finalement la Russie où il s’établit définitivement. Il fut l’architecte de la Bourse de Saint Pétersbourg et de l’Opéra d’Odessa (détruit en 1873). Cette œuvre datée de 1790 et localisée à Rome confirme que Thomas de Thomon était encore à Rome en 1790, au moins au début de l’année.
La pratique de l’aquarelle sur traits gravés permet à l’artiste de réaliser plusieurs œuvres sur le même modèle mais diversifiées grâce à la pose de l’aquarelle. Celles-ci furent manifestement réalisées dans le but d’être vendues comme des souvenirs ou des évocations aux amateurs de Rome. C’est une technique abondamment pratiquée par les artistes de la fin du XVIIIe siècle, notamment les paysagistes et les vedutistes, tels que Louis Jean Desprès ou Louis François Cassas. Ce dernier, à Rome en même temps que Thomas de Thomon, était lui aussi en contact avec le Cardinal de Bernis.