Quatre études de chasseurs par Philibert-Louis Debucourt

SOLD

Philibert-Louis Debucourt

Paris 1755 – Belleville 1832

 

Chasseur chargeant son fusil

Plume et encre brune, aquarelle, traces de crayon.

Traits d’encadrement à la plume et encre brune.

Inscrit Chasseur / pl. 6 / Chasseur chargeant son fusil  et Debucourt.

213 x 131 mm – 8 3/8 x 5 3/16 in.

 

La Chasse au marais

Plume et encre brune, aquarelle, traces de crayon.

Traits d’encadrement à la plume et encre brune.

Inscrit Costume françois / Chasseur / pl. 109 / La chasse au marais  et Debucourt.

203 x 128 mm – 7 63/64 x 5 1/16 in.

 

L’affût

Plume et encre brune, aquarelle, traces de crayon.

Traits d’encadrement à la plume et encre brune. Inscrit Chasseur / pl. 116 / L’affut/ et Debucourt.

203 x 123 mm – 7 63/64 x 4 13/16 in.

 

Le tir en plaine

Plume et encre brune, aquarelle, traces de crayon.

Traits d’encadrement à la plume et encre brune.

Inscrit pl 4, Le tirer en plaine et Debucourt.

215 x 150 mm – 8 7/16 x 5 7/8 in.

 

 

Peintre, illustrateur, dessinateur et graveur, Philibert-Louis Debucourt, comme son célèbre contemporain Jacques-Louis David, est un élève du peintre Joseph Marie Vien. Il se montre cependant plus intéressé par l’étude des maîtres flamands que par la grande peinture académique. Agréé par l’Académie Royale de peinture et de sculpture en 1781, il en devient membre l’année suivante, reçu comme peintre de genre. Cette année 1782 est aussi celle de son mariage avec Marie Élisabeth Sophie Mouchy, fille et nièce des sculpteurs Louis Philippe Mouchy et Jean-Baptiste Pigalle.  Lui laissant un fils, la jeune femme meurt quinze mois après l’union. Initialement peintre de genre – avec une prédileciton pour les scènes de foire, de village ou d’intérieur – Deburcourt s’oriente rapidement vers la gravure en couleur dont il devient l’un des maîtres, particulièrement entre 1785 et la fin de la Révolution française, produisant de grandes compositions lumineuses à la technique innovante, comme La Promenade de la galerie du Palais Royal (1787) ou La Promenade publique au Palais-Royal (1792) toutes deux décrites avec verve par Jules et Edmond de Goncourt dans L’art du dix-huitième siècle (Paris, 1874). Au tournant du siècle, Debucourt connait une période difficile, avec notamment, en 1801, la perte de son fils qui est aussi l’un de ses élèves prometteurs. Debucourt ne réalise alors plus que des gravures à l’aquatintes ou à la manière noire, « il descend et tombe dans la mode et le rire de l’époque, en pleine caricature », écrivent les Goncourt. En effet, le graveur collabore activement au Journal des dames et des modes et fait pour l’éditeur Martinet de nombreuses pièces de costumes. Remarié en 1803 avec Suzanne-Françoise Marquant, il joue le rôle de maître et de père auprès de leur neveu orphelin Jean-Pierre-Marie Jazet, qui deviendra à son tour un graveur renommé et prolifique.

 

Ces dessins pleins de vivacité et d’élégance, sont des études de chasseurs dans différentes situations de chasse et portant la tenue appropriée. Ils sont destinés à être gravés et publiés dans le contexte d’une série sur le costume de chasse, dans la veine des innombrables séries de costumes militaires, officiels ou de mode réalisées par l’artiste. Cinq études de costumes gravées existent, très proches des nôtres mais présentant différents costumes et scènes de chasse : Le Donneur de cor sonnant l’halali, Le Départ pour la chasse, Le Repos du chasseurLe Retour de la chasse, La Chasse au chien d’arrêt. Le catalogue de l’œuvre de Debucourt, écrit en 1899 par Maurice Fenaille, mentionne que L’Affût a été gravé. Les 9 pièces auraient donc pu être conçues comme une suite, et il en existe peut-être d’autres, toujours inconnues.

 

Debucourt travaillait pour différents éditeurs et parmi ceux-ci, il faut citer Aaron Martinet (plus tard associé avec son gendre Herménégilde-Honorat de Hautecoeur), l’éditeur de cette série de costume de chasse, dont la boutique semble avoir été le pôle d’attraction du quartier qui s’étend entre le Louvre et le Palais Royal. Ainsi dans le Mercure de France du 6 octobre 1810, on peut lire à propos du luxe des nouvelles boutiques du quartier : « Mais tout ce faste des magasins modernes obtient à peine quelques regards de la multitude, tandis qu’elle se presse autour du modeste étalage du libraire de la rue du Coq. Cette boutique a ses habitués, qui n’ont jamais mis le pied dans l’intérieur, et se contentent d’examiner à travers les vitres toutes les belles choses offertes à leur curiosité ; de passer en revue les caricatures nouvelles, les costumes de théâtre, les portraits d’acteurs et de musiciens, les uniformes des troupes françaises et étrangères, les mises de bon goût, les meubles de bon genre, et nous citerions telle personne de bon ton qui, de son aveu, passe plus agréablement une heure devant la boutique de Martinet, qu’à la représentation d’un des chefs-d’œuvre de Molière. »

 

Dans la boutique de Martinet, au 13 et 15 rue du Coq Saint-Honoré (aujourd’hui rue de Marengo), s’éditaient donc au jour le jour ces pièces de costume de toutes sortes, destinées à être vendues, collectionnées, offertes une par une. Souvent numérotées, ces planches furent parfois rassemblées postérieurement dans des recueils comme ce fut le cas des planches de costumes militaires et officiels (Costumes de l’Empereur Napoléon, de l’impératrice et des ministres, 1812) ou des planches de costumes de théâtre (Petite galerie dramatique ou recueil de différents costumes d’acteurs des théâtres de la capitale, Paris, Martinet, 1796-1843), ce qui ne semble pas être le cas de ces études de costumes de chasse. Certains tirages portent l’inscription « Suites de chasseurs », d’autres « Costumes français », (une inscription que l’on trouve également sur notre Chasse au Marais), ce qui semble indiquer que toutes ces études de chasseurs étaient destinées à être regroupées comme une suite et insérées dans une plus large entreprise de publication sur le costume français.

 

Debucourt fit plusieurs incursions dans les mondes hippique et cynégétique, gravant pour l’éditeur Rolland les célèbres compositions peintes ou dessinées de Carle Vernet. C’est peut-être là ce qui inspira à Debucourt ces études de costumes de chasse. La correspondance entre les deux artistes témoigne de leur amitié, particulièrement cette phrase que Carle Vernet écrivit avec modestie et amitié dans une lettre conservée au musée Carnavalet : « Sans vous mon faible savoir-faire serait resté dans un cercle étroit dont vous avez centuplé la circonférence », émouvant hommage au travail de diffusion d’un graveur admiré et d’un ami estimé.

Propositions d'encadrements

Pas de cadre, Cadre Louis XVI plat Or (4cm), Cadre Louis XVI plat Noir et Or (4cm), Cadre plat (4cm) teinté ébène, Cadre inversé (3,3 cm) teinté ébène, Cadre Louis XVI or (3cm)