Entourage de Jean Cotelle
Paris 1646 – Villiers-sur-Marne 1708
Le bain de Vénus ou l’Air
Plume et encre brune, lavis gris, rehauts de gouache blanche sur papier bleu, traits d’encadrement à la plume et encre noire.
194 x 543 mm – 7 5/8 x 21 3/8 in.
Reprenant la composition de l’œuvre de Francesco Albani dit l’Albane (1578 – 1660) Le bain de Vénus ou l’Air (Paris, musée du Louvre), l’auteur de ce dessin en a allongé le format horizontalement, et l’a enrichie de quelques figures, celle de la suivante à gauche ainsi que celles de la jeune femme et du putto qui s’ébattent joyeusement au bord de la fontaine. Le vocabulaire est celui de l’Albane, tel que le déclineront les artistes français de la cour de Louis XIV : des divinités toutes à leurs occupations bucoliques, des groupes de putti affairés, des architectures symétriquement disposées, des jeux d’eaux, des bosquets.
Les tableaux du peintre bolonais connurent un vif succès à la cour de Louis XIV. André Le Nôtre en possédait plusieurs qu’il offrit au Roi en 1693. Mais déjà en 1685, celui-ci avait fait l’acquisition des quatre tableaux du cycle de Vénus commandé en 1621 par Ferdinand Gonzaga pour la villa Favorita de Mantoue, célèbres en France depuis leur translation en gravure par Etienne Baudet et Benoît I Audran en 1672.
Les œuvres de l’Albane inspirèrent de nombreux peintres, comme Pierre Mignard ou Jean Cotelle et furent utilisées pour décorer de nombreux éventails ou objets décoratifs. Ce dessin ne peut être attribué à Jean Cotelle dont les rares dessins à l’attribution certaine, datant des années 1680 et 1690, sont assez homogènes sur le plan du trait et présentent des caractéristiques graphiques et types physiques que l’on ne retrouve pas dans cette feuille. Cependant, il doit être mis en rapport avec l’entourage de Cotelle dont les personnalités constitutives ne sont pas encore bien connues ou étudiées. La recherche future permettra peut-être d’identifier un jour les différentes mains qui s’y rattachent. En attendant, c’est dans le contexte de cette mode pour le « Peintre de Grâces », comme était surnommé l’Albane en France à cette époque, que doit être appréhendé ce grand dessin anonyme mais néanmoins spectaculaire.
Constat d’état – Monté en fausse marge. Très légères traces d’humidité dans le partie supérieure au milieu. Trous d’épingles an haut au milieu. Traces de pliures sur le bord droit. Coin inférieur gauche légèrement déchiré. Quelques abrasions.