La Visitation d’après Pierre Mignard

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La Visitation d’après Pierre Mignard.

Pierre Mignard (d’après)

Troyes, 1612 – Paris, 1695

La Visitation

Plume, lavis gris et rehauts de blanc sur papier blanc.

512 x 345 mm – 20 3/16 x 13 9/16 in.

 

Ce grand dessin illustrant l’épisode de la Visitation (Fig. 1) reprend une œuvre de Pierre Mignard, commandée en 1657 par les Visitandines du monastère d’Orléans. Installé sur les murs du couvent en 1660, ce retable[1] fut déplacé à la Révolution puis transféré, en 1985, dans le chœur des religieuses de la chapelle de la Visitation du monastère des Visitantines de Caen où il se trouve actuellement. Très appréciée, cette toile eut beaucoup de succès auprès de ses contemporains et ses suiveurs, et fit l’objet de nombreuses copies peintes (comme celle de l’église Saint-Martin de Lévignacq) ou dessinées (feuille de l’artiste troyen Louis-Joseph Rondot (1756-1802) conservée au musée des Beaux-Arts de Troyes, inv. MAH.32.12)[2]. Elle fut également gravée par Jean-Louis Roullet (1645-1699)[3], François-Martin Testard (actif au cours du 1er tiers du XIXe siècle) et Pierre Filloeul (1696-vers 1754).

 

Né à Troyes, Pierre Mignard, comme son frère aîné Nicolas, se consacre à la peinture. Après un premier apprentissage auprès de Jean Boucher à Bourges, il entre dans l’atelier de Simon Vouet qu’il quittera, en 1634, pour se rendre à Rome. Installé en Italie pendant plus de vingt ans, il va participer au mouvement classicisant inspiré de l’admiration vouée aux œuvres de Raphaël et des Carrache. Rappelé en France à partir de 1656, Pierre Mignard est confronté à l’hostilité de Le Brun qui l’empêche d’accéder aux chantiers royaux. Il peint néanmoins, pour Anne d’Autriche, la gigantesque fresque du Val-de-Grâce, et s’impose, à la mort de Colbert, comme le grand décorateur, par excellence, auquel Philippe d’Orléans, frère du roi, fait appel pour son château de Saint-Cloud.

 

Dans cette visite de Marie à sa cousine Elisabeth, Pierre Mignard met l’accent sur la gestuelle des deux femmes qui traduit la tendresse de cette rencontre. Le dessinateur de notre feuille, peut-être membre de l’atelier de Pierre Mignard, a sans doute effectué sa copie d’après la composition peinte et non d’après une estampe. En effet, dans la partie gauche, l’espace séparant saint Joseph et Marie est plus réduit sur la toile que sur les exemplaires gravés. Ainsi, le copieur a commis une légère erreur de position du pied droit de Saint Joseph qui l’a contraint à rogner le coin de la marche (cf. détails).

 

[1] Huile sur toile, 364 x 241 cm. Signée et datée en bas à gauche : « P. Mignard Pinxit 1660 ».

[2] Bernard Dompnier, Visitation et visitandines aux XVIIe et XVIIIe siècles, actes du colloque d’Annecy, 3-5 juin 1999, organisé par le Centre d’histoire Espaces et cultures, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand et le centre d’anthropologie religieuse européenne, Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris, p. 386, note 24.

[3] Exemplaire conservé aux Harvard Art Museums à Cambridge (inv. G3459).

 

Constat d’état : La feuille, qui comportait une petite déchirure sur le bord inférieur droit et une plus longue au centre à gauche, a été contrecollée sur un papier épais. Le coin supérieur gauche anciennement plié. Nombreuses taches d’atelier sur l’ensemble de la composition.

Propositions d'encadrements

Pas de cadre, Cadre Louis XVI plat Or (4cm), Cadre Louis XVI plat Noir et Or (4cm), Cadre inversé (3,3 cm) teinté ébène