François-Victor-Éloi Biennourry
Bar-sur-Aube 1823 – Paris 1893
Figure drapée
Signé et inscrit Eglise de sainte Eustache/ chapelle des œuvres de miséricorde/Biennourry.
Pierre noire sur papier bleu gris, mis au carreau.
445 x 287 mm – 17 1/2 x 11 5/16 in.
Provenance – Alfred Finot, Troyes, sa marque (Lugt 3627) ; W. M. Brady & Co, New York.
Destiné à devenir l’artiste favori de la cour impériale, Biennourry commença par apprendre le métier de peintre à l’École des Beaux-arts auprès de Martin Drölling. Premier prix de Rome en 1842, inscrit au Salon en 1849, c’est aux portraits et à la peinture religieuse qu’il se consacre, travaillant aux décors et à la restauration de différentes églises parisiennes.
La figure de ce dessin, munie d’un bâton, prépare la figure d’un pèlerin pour le décor Les Œuvres de miséricorde peint dans une chapelle de l’église Saint-Eustache en 1854. Deux autres études en rapport avec cette fresque sont au Metropolitan Museum de New York et à la Pierpont Morgan Library (1998.406.2, don de monsieur Alexander B.V. Johnson et Roberta J.M. Olson; 400 x 251 mm).
Après avoir réalisé la décoration des appartements de l’impératrice et du cabinet de travail de l’empereur aux Tuileries (qu’il verra disparaître lors de l’incendie de 1871), il reprend les expositions régulières de compositions historiques au Salon à la fin des années 1860 avec des sujets antiques : Apelle peignant le tableau du jugement de Midas et Ésope et son maître Xantus (respectivement 1867 et 1869, tous deux au musée des beaux-arts de Troyes).
Souvent réalisés à la pierre noire rehaussée de craie blanche sur des papiers colorés, les dessins de Biennourry témoignent de son attachement à la culture graphique académique, particulièrement celle du XVIIe siècle, mais perçue à travers le filtre de la linéarité ingresque. Sa façon de préparer ses figures peintes par de belles et amples études rappelle en effet la méthode introduite par Simon Vouet et largement reprise par Charles Lebrun, tout comme le choix des postures, des attitudes et de la gestuelle classique de ses figures. Agenouillées ou debout, les bras tendus, dans des postures à la fois expressives et pleines de retenue, celles-ci sont enveloppées avec élégance d’amples drapés. La mise au carreau et les annotations fréquemment trouvées sur ses dessins indiquent également la méthodologie minutieuse de cet artiste, à la trajectoire professionnelle pourtant jugée singulière et à la personnalité parfois perçue comme fantasque.
Constat d’état – Très bon état. Collé en plein.