
Dans l’ouvrage Une lignée d’artistes suisses : Müntz-Berger, Alexandre et Arthur Calame, Daniel Buscarlet retrace la vie et l’œuvre de Jean-Baptiste Arthur Calame, son grand-père, à partir des archives et des œuvres qui ont été conservées dans sa famille[1]. Ce témoignage vient enrichir les informations éparses que nous avons sur cet artiste.

Fils du grand paysagiste Alexandre Calame, Jean-Baptiste Arthur commence son apprentissage aux côtés de son père en copiant ses dessins et ses tableaux. En 1860, lors d’un séjour dans le Sud de la France, il est « conquis par la mer, par les bateaux et par l’animation de ce peuple du Midi ». À la mort de son père en 1864, sur ses recommandations, il part étudier à Düsseldorf dans l’atelier d’Oswald Achenbach, maître reconnu par ses contemporains pour ses brillants effets de lumière et le rendu de ses paysages. Arthur Calame expose en Allemagne où ses œuvres sont appréciées puis rentre à Genève, en 1867, ouvrant son propre atelier. Il reçoit plusieurs médailles, à Dijon en 1887 et à Lyon en 1894. La plupart de ses tableaux sont conservés en Allemagne et en Suisse tels que le Paysage au clair de lune à Bordighera au Kunstmuseum de Bâle (inv. 163), le Soleil couchant à Vevey au musée d’Art et d’Histoire de Genève (inv. 1885.0007) et Barques dans la lagune de Venise au musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds (fig. 1).
Son œuvre est marqué par un fort attachement à l’Italie – San Remo, Savone, la Toscane, Naples, Sorrente, Amalfi, Capri et Venise – et au Sud de la France – la Côte d’Azur, Hendaye, Fontarabie – où la beauté de la nature baignée d’une lumière chaude le séduit. À la fin de sa vie, il préfère l’océan et s’attache aux vues de la Normandie et de la Bretagne réalisant de nombreux croquis de détails de matelots, de bateaux et de calvaires. L’artiste aime « dessiner ce qu’il voit comme il le voit ». Il refait plusieurs fois le même dessin et cherche à rendre les parties du corps expressives comme le visage de ses personnages. Il s’attache aux détails et note dans un de ses carnets : « Faire cet été des études de corbeilles de tomates, des œufs, des choux, des tapis, de la sellerie… peindre des poissons morts… faire du poil de chèvre au soleil… »[2]. Avec constance, il cherche à dépeindre les effets de texture, de lumière et d’eau, poussés à leur apogée quand il s’agit de Venise.
Dans cette ville, qu’il affectionne particulièrement, il passe souvent l’été en compagnie de sa famille et réalise un grand nombre de toiles, dont la facture minutieuse contraste avec la rapidité et l’énergie qui émanent de ses croquis, pris sur le vif, souvent à la craie noire et blanche, sur du papier coloré.
L’ensemble des études que nous présentons se rattache à l’un de ses nombreux séjours dans la cité des Doges. À la fin du XIXe siècle, celle-ci reste un lieu incontournable et attire les artistes autour d’une société cosmopolite, légère et festive dans une atmosphère littéraire et culturelle, propice à la création. Parcourant les ruelles et les quais, Arthur Calame dessine ce qu’il y voit, particulièrement les bateaux, gondoles ou embarcations de pêche. Plus que la Venise des palais et des églises, le lieu de villégiature favori de la café society, c’est une ville maritime, peuplée de gondoliers et de pêcheurs, dont Calame restitue la vision dans ces dessins. Au lieu des architectures gothiques et byzantines, des palais et des églises, ce sont les charpentes en bois des bateaux de pêche, les amas de cordages et de filets et les voiles qui retiennent son intérêt ; au lieu des beautés mondaines et sophistiquées des soirées vénitiennes, ce sont des gondoliers à la navigation et des pêcheurs penchés sur leurs embarcations.
Les dessins de Calame, tracés d’une main sûre et libre, font preuve d’une solide formation académique mais également d’un souffle moderne. Ses vues de gondoliers sur papier beige, souvent signées, étaient vraisemblablement réalisées pour le commerce et peuvent être rapprochées de la production pittoresque et touristique inspirée à de nombreux artistes par Venise, tandis que les plus grandes études, sur papier blanc, préparent des compositions destinées à être peintes.
[1] Daniel Buscarlet, Münstz-Berger, Alexandre et Arthur Calame, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1969, p. 93-137. Une exposition des œuvres d’Arthur Calame a également été organisée à l’Athénée de Genève du 7 février au 2 mars 1969.
[2] Daniel Buscarlet, op. cit, p. 120.
-
Venise, bateaux de pêche par Jean-Baptiste Arthur Calame
€650,00 -
Venise, bateaux de pêche avec un pêcheur au premier plan par Jean-Baptiste Arthur Calame
€650,00 -
Bateau de pêcheur amarré aux Zattere par Jean-Baptiste Arthur Calame
€650,00 -
Venise, gondoles et bateaux de pêcheurs par Jean-Baptiste Arthur Calame
€550,00 -
Deux gondoles se croisant par Jean-Baptiste Arthur Calame
€350,00 -
Pêcheurs sur le quai à Venise par Jean-Baptiste Arthur Calame
€350,00 -
Gondole avec deux gondoliers par Jean-Baptiste Arthur Calame
€350,00 -
Bateau de pêcheur et gondole par Jean-Baptiste Arthur Calame
€350,00 -
Deux études de gondoles et de gondoliers par Jean-Baptiste Arthur Calame.
€650,00